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Appel à article de la revue Afriques. Débats, méthodes et terrains d’histoire sur le thème "Le pouvoir en ville. Espaces, cultures matérielles et scénographies en Afrique avant le XXe siècle"

Le 4 novembre 2017 à 12h34

Appel à article de la revue Afriques
Débats, méthodes et terrains d’histoire

sur le thème "Le pouvoir en ville
Espaces, cultures matérielles et scénographies
en Afrique avant le XXe siècle"



Les propositions d’articles sont à rendre avant le 31 janvier 2018.

À paraître en 2019 dans la revue Afriques. Débats, méthodes et terrains d’histoire (revue dont nous avions signalé le grand intérêt dans cet article).

"Les historiens spécialistes de l’Afrique avant le XXe siècle se sont intéressés aux villes assez tardivement, bien après les économistes, les sociologues ou les géographes. En effet, les villes du continent ont longtemps été considérées dans une perspective contemporaine, en lien avec la colonisation. Leur mise en perspective historique a été opérée à partir des années 1950 et surtout dans les années 1990 (B. Davidson 1959, R. Hull 1976, C. Coquery-Vidrovitch 1993, D. Anderson et R. Rathbone 1999). À la suite de ces travaux fondateurs, de nombreux autres en collaboration avec d’autres disciplines, en particulier l’archéologie, ont contribué à balayer définitivement l’image d’une Afrique uniquement rurale ayant comporté seulement ici et là quelques îlots urbains formant des sociétés citadines. Ils ont aussi remis en question les mythes que ces villes avaient parfois suscités et dont certains restent encore à déconstruire. Aujourd’hui, ce champ de recherche semble bien exploré, mais il demeure encore trop peu visible en comparaison avec les études sur les villes contemporaines. Ce numéro thématique sur l’Afrique continentale et insulaire (Afrique du Nord comprise) se propose d’aborder, dans une perspective interdisciplinaire, les relations entre le territoire urbain et l’exercice du pouvoir avant le XXe siècle – à l’exclusion des villes construites par les Européens – notamment à travers ses aspects matériels et symboliques.
Bien avant le développement des métropoles et des capitales contemporaines, le continent africain a connu des formations urbaines diverses, aux temporalités, aux limites et aux modes de fonctionnement très variables. Appréhender dans un même ensemble ces phénomènes urbains, comme les capitales d’empires, les grandes villes de royaumes ou les cités-États, est un pari de ce numéro d’Afriques, qui doit permettre de penser leur pluralité dans le contexte et la chronologie spécifique, faite de continuités et de ruptures, dans lesquels elles s’inscrivent. Ainsi, l’étude des espaces urbains ne peut être envisagée sans adopter une approche plus large, qui tienne compte des relations avec d’autres villes, dans la mesure où leurs origines et leur développement sont souvent le fruit de rivalités et de compétitions politiques, sociales et économiques.
Dans les villes, les pouvoirs politiques cherchent à exercer des fonctions régulatrices sur les interactions sociales, les transactions économiques ainsi que sur la vie religieuse et culturelle. Ils contribuent ainsi souvent de façon décisive à les façonner en termes matériels et symboliques et s’en servent comme scène de représentation pour affirmer leur légitimité. À cette fin, les pouvoirs politiques déploient une multiplicité d’interventions architecturales, de représentations visuelles, de langages et de pratiques rituelles voire cérémonielles. Ces expressions du politique sont également des témoignages sur les manières de percevoir et les impressions des acteurs de la ville, habitants ou visiteurs, traces qui demandent encore à être saisies et sondées aujourd’hui.
À travers une pluralité de sources – écrites, orales, archéologiques, visuelles et artistiques – (que les contributeurs intéressés devront mentionner dans leur résumé) et en considérant les transferts interrégionaux et intercontinentaux, on pourra examiner les lieux où s’est incarné le pouvoir politique (cours royales, bâtiments religieux, places publiques, marchés, etc.) ainsi que les stratégies (matérielles et symboliques) adoptées pour mettre en scène – ou contester – la légitimité et la continuité de l’ordre. Ces contextes urbains ont en effet été constamment investis par des dynamiques économiques et migratoires qui, elles, ont eu tendance à catalyser des processus de transformation potentiellement déstabilisants. La matérialité urbaine peut également s’envisager comme un espace où les ambitions sociales des habitants, anciennement établis ou nouveaux venus, s’expriment et qui cristallisent leurs idéaux sociaux, leurs désirs et leurs frustrations. Ceux-ci transforment la ville, lieu d’appropriations permanentes qui absorbe et adapte des éléments venus de l’extérieur. En ce sens, on analysera les paysages urbains comme des espaces dont la sémantique stratifiée est le résultat de conflits et de négociations entre une pluralité de groupes sociaux et d’acteurs institutionnels. La ville, ce palimpseste d’un genre particulier, se trouve dès lors régulièrement réécrite spatialement, visuellement, symboliquement et matériellement."

Coordination :
Gérard Chouin (College of William & Mary, Williamsburg, États-Unis )
Clélia Coret (Institut des Mondes Africains, Paris)
Roberto Zaugg (Université de Lausanne).

Calendrier
Les propositions d’articles, en français ou en anglais, sont à envoyer sous la forme d’un titre et d’un résumé d’environ 500 mots, à glchouin@wm.edu, clelia.coret@gmail.com et roberto.zaugg@unil.ch avant le 31 janvier 2018.
Les articles définitifs seront à rendre avant le 30 novembre 2018.





Source de l’information :
https://afriques.hypotheses.org/326 paru sur Carnets d’Afrique (ce carnet accompagne la revue Afriques. Débats, méthodes et terrains d’histoire, revue internationale d’histoire des mondes africains, qui privilégie les époques antérieures au XXe siècle, en dialogue avec d’autres disciplines comme l’archéologie, la philologie, l’anthropologie, l’histoire de l’art ou la linguistique).
Un grand et chaleureux merci à Clélia Coret pour la diffusion de cet appel à publication précieux.