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Appel à communication "Des féminismes noirs en contexte (post)impérial français ? Histoires, expériences et théories" (Campus Condorcet, 3-5 mars 2020)

Le 11 septembre 2019 à 14h38

Appel à communication "Des féminismes noirs
en contexte (post)impérial français ?
Histoires, expériences et théories"

Cité des Humanités et des sciences sociales
Campus Condorcet, Paris-Aubervilliers
Du mardi 3 au jeudi 5 mars 2020



Appel valable jusqu’au 30 septembre 2019.

"Le présent colloque se propose donc d’interroger ce récit hégémonique du féminisme à l’aune des mouvements féministes et/ou féminins noirs actifs dans les (ex)colonies françaises. Retracer l’histoire de ces luttes invite à repenser comment racisme et sexisme opèrent en contexte (post)colonial, mais aussi à questionner les tensions genrées et racialisées qui, selon des dynamiques sociales et politiques distinctes de celles à l’œuvre aux États-Unis, traversent durablement l’horizon égalitariste du mythe républicain. Pour autant, l’attention ici donnée aux effets du pouvoir colonial sur les identités sociales et politiques des femmes (ex)colonisées ne doit pas masquer l’extrême diversité des conditions spécifiques dans lesquelles ces femmes ont forgé, et continuent de forger, des outils propres à combattre les formes complexes et hétérogènes de domination sociale dans leurs sociétés. Aussi, s’agira-t-il d’explorer les épistémologies et savoirs pratiques que les mouvements féministes et/ou féminins noirs des territoires anciennement colonisés par la France (Amériques, océan Indien et Afrique) ont produit et produisent encore de manière autonome. Enfin, dans le sillage de réflexions ouvertes par l’ouvrage sur les féminismes francophones coordonné par la sociologue sénégalaise Fatou Sow (2009), le colloque se propose aussi de prêter attention, au regard des réalités sociopolitiques distinctes de la situation coloniale, aux savoirs minorisés et aux épistémologies dont l’expression et la circulation se trouvent prises en tenaille entre la rémanence du rapport colonial ancien et l’hégémonie de la production scientifique en langue anglaise. Afin de prendre au sérieux le problème de la traductibilité et de l’applicabilité aux réalités francophones des concepts forgés en contexte anglophone (Baril, 2017), seront bienvenues les contributions invitant à penser les circulations linguistiques, les formes d’alliances politiques, mais aussi les rapports de force, entre l’espace (post)colonial français et d’autres espaces (francophones en particulier, mais aussi lusophones, hispanophones ou néerlandophones) où le rapport au passé colonial reconfigure les luttes féministes et/ou féminines."



Axes/thèmes des contributions attendues :
→ Peut-on parler de féminisme avant le mot ou sans le mot ? Quels sont les enjeux épistémologiques de l’écriture de l’histoire des féminismes noirs (africains/afrodescendants) en contexte (post)colonial français ?
→ Mouvements féminins et refus du féminisme
→ Féminismes noirs et engagements (mobilisations et formes de l’action collective, trajectoires sociales des féministes)
→ Émancipation et espace de l’intime
→ Féminismes noirs et institutions (État, partis politiques, syndicats, ONG, associations)
→ Pensées féministes noires et production de savoirs hétérogènes (oralité, lettres et arts, blogs, afrofuturisme, etc.)
→ Identités queers et féminismes noirs
→ Les circulations des féminismes noirs : Peut-on parler de mouvements féminins et/ou féministes transnationaux ? Quels rapports de pouvoir les traversent ? Comment ces circulations influencent-elles le langage des féministes, notamment dans la manière dont elles s’auto-définissent (Africaine, Antillaise, Noire, Afro-Américaine, Afrodescendante, Afroascendante, issue de la diaspora, etc.) ?

Les propositions de communications, de 250 à 300 mots, en français ou en anglais, s’appuieront sur des recherches empiriques en sciences humaines et sociales. Elles seront envoyées au plus tard le 30 septembre 2019 à l’adresse mail suivante : colloquefeminismesnoirs@gmail.com

Comité d’organisation / Organizing Committee :
Jennifer A. Boittin (The Pennsylvania State University), Jacqueline Couti (Rice University) , Lucia Direnberger (CNRS-CMH), Silyane Larcher (CNRS-IRIS), Rose Ndengue (CEDREF – Université Paris 7 Diderot), Myriam Paris (CESSP – Université Paris 1 Panthéon Sorbonne)

Comité Scientifique / Scientific Committee :
Flora Amabiamina (Université de Douala), Pascale Barthélémy (LAHRA, ENS de Lyon), Jennifer A. Boittin (The Pennsylvania State University), Jacqueline Couti (Rice University), Anny Curtius (The University of Iowa), Lucia Direnberger (CNRS-CMH), Emmanuel Bruno Jean-François (The Pennsylvania State University), Anne Hugon (IMAF, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne), Annette Joseph-Gabriel (University of Michigan), Silyane Larcher (CNRS-IRIS), Robin Mitchell (California State University Channel Islands), Jacqueline-Bethel Mougoué (University of Wisconsin-Madison), Rose Ndengue (CEDREF – Université Paris 7 Diderot), Pap Ndiaye (Sciences Po – Paris), Mame-Fatou Niang (Carnegie Mellon University), Olivette Otele (BATH SPA University), Myriam Paris (CESSP – Université Paris 1 Panthéon Sorbonne), Clara Palmiste (DPLSH - Université des Antilles), Jean-Paul Rocchi (UPEM LAAS), Fatou Sow (CNRS, Université Cheikh Anta Diop), Tyler Stovall (University of California Santa Cruz)