Accueil > Actualités ultramarines > Vient de paraître Esclaves et résistances à l’île Bourbon (1750−1848). De la (…)
Vient de paraître Esclaves et résistances à l’île Bourbon (1750−1848). De la désobéissance ordinaire à la révolte d’Audrey Carotenuto aux Indes savantes
Le 1er novembre 2021 à 09h04
Vient de paraître Esclaves et résistances à l’île Bourbon (1750−1848). De la désobéissance ordinaire à la révolte d’Audrey
"Le dernier siècle de l’esclavage légal (1750−1848) dans l’île Bourbon. Dans une société de domination où la parole de l’esclave est étouffée, les archives judiciaires lui donnent voix au chapitre, car, enfreignant les règles imaginées pour le contraindre et le nier, elles permettent enfin à l’esclave d’exister.
En dressant le tableau d’une île esclavagiste à part, la Bourbon des Mascareignes, inscrite dans l’histoire coloniale française de l’océan Indien, l’auteure cherche à utiliser les chiffres pour interroger les résistances serviles spécifiques à cet espace : entre la « préservation », la « rupture » et « l’agression », la résistance, qui prend souvent les traits d’actions ordinaires, sert surtout à limiter la violence d’un quotidien et à contourner la coercition. Mais peut-on parler de « résistances » ?
L’usage de ce mot a pu être polémique, notamment à la Réunion, car il fut utilisé par des militants culturels qui estimaient que le combat mené par les esclaves marrons était analogue à celui des Résistants de la seconde Guerre Mondiale, voire à celui des Fellaghas de la guerre d’Algérie. Mais le travestissement anachronique ou politique d’un mot ne doit pas interdire son usage à bon escient, surtout lorsque celui-ci fait sens pour évoquer la chaîne des insurrections serviles que l’on constate pendant toute l’histoire négrière.
Ce dialogue est aussi une porte d’entrée pour appréhender un vécu d’esclave muré dans le silence du passé mais qui trouvera ici l’occasion d’une expression singulière."
Audrey