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Exposition "Décret d’abolition de l’esclavage de 1848" (Archives nationales, 12 mai - 5 septembre 2022)

Le 18 mai 2022 à 07h32

Exposition ’Décret d’abolition de l’esclavage de 1848’
Les Essentiels des Archives nationales
Archives nationales

Site de Paris - Hôtel de Soubise
Site de Pierrefitte-sur-Seine
Entrée libre et gratuite
Du 12 mai au 5 septembre 2022



Dans le cadre du cycle Les Essentiels des Archives nationales, Un cycle, quatre rendez-vous.

Une exposition, deux sites

Bien que la caractéristique principale des Essentiels soit la rencontre entre le spectateur et le document original, les Archives nationales ont décidé de décliner l’exposition sur leur site de Pierrefitte-sur-Seine, via des facs-similés. En attendant de pouvoir se rendre à l’hôtel de Soubise, les visiteurs peuvent ainsi, en groupe, entre amis, seuls ou en famille, approfondir leurs connaissances sur l’histoire française de l’esclavage jusqu’à son abolition.

Dossier de presse :



Lancé à l’automne 2021, avec la présentation de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, le cycle Les Essentiels donne à voir et à comprendre les documents fondateurs de l’histoire de la Nation. Il place le visiteur dans une relation de proximité avec les originaux de documents dont chacun a entendu parler, parce qu’ils sont des marqueurs forts de notre Histoire et qu’ils interrogent aussi notre présent.
Signe d’ouverture des Archives nationales sur la société, la programmation du cycle Les Essentiels est déterminée par le choix du public. Cette démarche participative est une première pour les Archives nationales, et positionne l’institution comme un acteur engagé en faveur de la citoyenneté et du débat public. L’exposition de ces textes et la démarche globale illustrent la volonté des Archives nationales de réaffirmer son ADN né de la Révolution française.

Pour ce deuxième rendez-vous, le Décret d’abolition de l’esclavage de 1848 est mis en regard d’archives replaçant en contexte la réalité de l’esclavage colonial, fait majeur de l’Histoire de France, reconnu en tant que crime contre l’humanité, depuis 2001. Ces documents témoignent du lent processus et des combats menés pour voir aboutir les revendications de liberté, nées des aspirations des populations réduites en esclavage dans les colonies françaises, des Lumières et de la Révolution française.

À l’automne 2022 et en 2023, l’Ordonnance de 1944 qui accorde le droit de vote aux femmes, et la Loi dite Badinter de 1981 qui abolit la peine de mort, seront à leur tour exposées au public et accessibles gratuitement.



Promulgué le 27 avril 1848, le décret portant abolition de l’esclavage dans les colonies met fin à l’esclavage considéré comme « un attentat contre la dignité humaine » et à la traite d’êtres humains, pratiqués depuis le début du XVIIe siècle dans les colonies françaises au nom d’intérêts commerciaux et encadrés notamment par le « Code noir ».

Second décret de l’histoire française à mettre fin à l’esclavage, il est l’aboutissement d’un processus complexe et mouvementé ouvert par la Révolution française, né des valeurs portées par les Lumières et des combats des esclaves et des libres de couleur pour l’émancipation.

Texte essentiel pour les plus de 250 000 hommes et femmes en esclavage que compte la France en 1848, acte fondateur dans le mouvement pour la liberté et l’égalité civique, il ne marque cependant pas une rupture dans l’histoire de la colonisation française.

Livret de visite en français :



Articles du décret d’abolition du 27 avril 1848
Le Gouvernement Provisoire,
Considérant que l’esclavage est un attentat contre la dignité humaine ;
Qu’en détruisant le libre arbitre de l’homme, il supprime le principe naturel du droit et du devoir ;
Qu’il est une violation flagrante du dogme Républicain : Liberté – Egalité – Fraternité
Considérant que si des mesures effectives ne suivaient pas de très près la proclamation déjà faite du principe de l’abolition, il en pourrait résulter dans les colonies les plus déplorables désordres,

Décrète :

Article 1er
L’Esclavage sera entièrement aboli dans toutes les Colonies et possessions françaises, deux mois après la promulgation du présent décret dans chacune d’elles. À partir de la promulgation du présent décret dans les colonies, tout châtiment corporel, toute vente de personnes non libres, seront absolument interdits.

Article 2

Le système d’engagement à temps établi au Sénégal est supprimé.

Article 3

Les Gouverneurs ou Commissaires généraux de la République sont chargés d’organiser la liberté à la Martinique ; à la Guadeloupe et dépendances, à l’Ile de la Réunion, à la Guyane, au Sénégal et autres établissements français de la Côte occidentale d’Afrique, à l’Ile Mayotte et dépendances, et en Algérie.

Article 4
Sont amnistiés les anciens esclaves condamnés à des peines criminelles ou correctionnelles pour des faits qui, de la part d’hommes libres, n’auraient point entrainé ce châtiment. Sont rappelés les individus déportés par mesure administrative.

Article 5
L’assemblée règlera la quotité de l’indemnité qui devra être accordée aux Colons.

Article 6
Les Colonies purifiées de la servitude et les possessions de l’Inde, seront représentées à l’Assemblée nationale.

Article 7
Le principe que le Sol de France affranchit l’esclave qui le touche, est appliqué aux Colonies et possessions de la République.

Article 8
À l’avenir, même en pays étranger, il est interdit à tout Français de posséder, d’acheter ou de vendre des esclaves et de participer, soit directement, soit indirectement, à tout trafic ou exploitation de ce genre, sous peine de perdre sa qualité de Citoyen Français.

Néanmoins, les Français qui se trouveront atteints par ces prohibitions, au moment de la promulgation du présent décret, auront un délai de trois ans pour s’y conformer. Ceux qui deviendront possesseurs d’esclaves en pays étranger, par héritage, don ou mariage, devront sous la même peine, les affranchir ou les aliéner dans le même délai, à partir du Jour où leur possession aura commencé.

Article 9

Le Ministre de la marine et des colonies, et le Ministre de la guerre sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret.

Fait à Paris, en Conseil de Gouvernement,
Le 27 avril mil huit Cent quarante huit



Autour de l’exposition

Colloque
Mercredi 1er et jeudi 2 juin
1848, et après ? Sortir de l’esclavage
Colloque aux Archives nationales, site de Pierrefitte-sur-Seine, auditorium, du 12-13 mai 2022 (retransmission vidéo).
Comité scientifique : Dominique Taffin, Isabelle Dion, Bruno Maillard, Jean-Pierre Sainton, Violaine Challéat Fonck, Tiphaine Gaumy, Anne-Sophie Lienhard.
Ce colloque a pour objectif de recontextualiser l’abolition de 1848 dans le temps long et un processus mondial et d’aborder les conséquences juridiques, sociales et économiques de celle-ci.
En savoir plus

Pour davantage de renseignement sur l’exposition et son actualité :
https://www.archives-nationales.culture.gouv.fr/decret-d-abolition-de-l-esclavage-dans-les-colonies-francaises-27-avril-1848

Partenaires :

Fondation pour la mémoire de l’esclavage

Musée du Nouveau Monde

Magazine l’Histoire

Informations pratiques
Archives nationales
Site de Paris : 60, rue des Francs-Bourgeois - 75003 Paris
Métro ligne 1 et ligne 11 - Stations Hôtel-de-Ville et Rambuteau

Site de Pierrefitte-sur-Seine : 59 rue Guynemer, 93380 Pierrefitte-sur-Seine

Entrée libre et gratuite
Ouverture en semaine du lundi au vendredi de 10h00 à 17h30
Ouverture samedi et dimanche de 14h00 à 17h30
Fermé le mardi

Source de l’information :
https://www.archives-nationales.culture.gouv.fr/web/guest/decret-d-abolition-de-l-esclavage-dans-les-colonies-francaises-27-avril-1848