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Sixième conférence européenne des études africaines (ECAS) (Paris, 8-10 juillet 2015)

Le 2 juillet 2015 à 22h32

Après Lisbonne en 2013, la sixième conférence européenne des études africaines (ECAS-6) aura lieu à Paris du 8 au 10 Juillet 2015, dans les locaux de l’université Paris I Panthéon-Sorbonne.

Elle est organisée conjointement par l’Institut des mondes africains (IMAF) et Les Afriques dans le monde (LAM).

ECAS-6 a pour thème principal :

Le tournant historique des « révolutions » arabes dont les répercussions se manifestent largement en Afrique sahélienne, les diverses modalités de dénonciation de la « vie chère » ou les mobilisations autour des enjeux liés à la citoyenneté ou aux différentes formes de renouveau religieux semblent attester d’une profonde recomposition du politique en Afrique. Ces formes contemporaines de la contestation ont mis sur le devant de la scène de nouveaux acteurs au croisement de dynamiques locales et globales. Ces mobilisations récentes nous invitent à penser une histoire longue de la contestation, du ralliement, de la prise de parole et de l’engagement en Afrique, et à renouveler par exemple notre regard sur les jihads, les révoltes d’esclaves, les conversions de masse ou les conflits dynastiques. Mais aussi à interroger d’une manière nouvelle la trajectoire sociale des acteurs et des actrices des expressions contestataires ainsi que les réponses des pouvoirs politiques à celles-ci. Au-delà des phénomènes de crises, il s’agit de s’intéresser plus généralement aux répertoires d’actions collectives, aux modes de transgression et de subversion, aux arènes du militantisme et aux statuts sociaux, générationnels et de genre.
Les associations, les groupes religieux, les syndicats notamment, qui forment cette « société civile » dont il convient encore d’interroger la pertinence comme catégorie d’analyse, représentent des médiateurs, voire des contre-pouvoirs manifestes, mais aux relations parfois ambigües avec les pouvoirs en place. A contrario, on peut interroger la capacité des partis politiques d’opposition à être des lieux d’expression de la parole politique, et de la contestation, au-delà des stratégies de captation du pouvoir et de leur rôle, souvent constaté, de réserves électorales clientélistes. On doit noter par ailleurs le poids croissant des associations des droits de l’homme, des « advocacy groups » et autres entrepreneurs de« causes » qui cherchent à se positionner comme des vigiles des actions de l’État. Une attention particulière devra être portée aux logiques internationales, sinon transnationales, notamment de professionnalisation, dans lesquelles s’inscrivent de plus en plus ces nouveaux modes de l’action collective. Les processus de mobilisation doivent être également appréhendés à travers leurs formes violentes, la multiplication des groupes miliciens, leur mode de socialisation et de politisation et les passages à la contestation armée. De même, les mouvements religieux, nouveaux prophétismes, processus de moralisation, d’évangélisation ou de réislamisation et les multiples ONG confessionnelles, sont autant de pistes d’analyse de la construction d’imaginaires sociaux. Enfin, les mobilisations collectives peuvent relever de processus moins explicitement politiques, comme dans le cadre des « cultures urbaines » ou plus généralement des expressions artistiques et culturelles : rites d’inversion, de rébellion, carnavals, création musicale (hip-hop, mais aussi kuduro, par exemple), littérature, théâtre et performances diverses.


Télécharger le thème (en anglais, français et portugais)



Programme ECAS-6

Pour mémoire, l’appel à communication.
Tous les panels

Plus de renseignements à l’adresse officielle de la conférence ECAS-6 : http://www.ecas2015.fr/fr/

Signalons le salon des éditeurs (avec une présentation détaillée de chaque éditeur) : avec African Books Collective Ltd, African Studies Centre, Afrique contemporaine, Africa Institute of South Africa (AISA), a division of the HSRC, Basler Afrika Bibliographien (BAB), Berghahn Books Ltd, Brill, Cambridge University Press, Combined Academic Publishers, Le Comptoir des presses d’universités, Cairn, Codesria, The Edwin Mellen Press Ltd, Eurospan Limited, HSRC Press, Hurst, IRD éditions, IFRE, James Currey, an imprint of Boydell and Brewer Ltd, Karthala, L’Harmattan, LIT Verlag, L’oiseau indigo, Meabooks Inc., The Nordic Africa Institute, Oxford University Press, Présence africaine, Presses universitaires du Midi, Routledge, Sabinet African Electronic Publications, Société des Africanistes, Wits University Press, Zed Books.

Lancement de livre ECAS 2015, mercredi 8 juillet, 19:00-20:00 Panthéon, Amphithéâtre 4 :
Kadya Tall, Marie-Emmanuelle Pommerolle & Michel Cahen (eds), Collective Mobilisations in Africa, Enough is Enough ! Mobilisations collectives en Afrique Ça suffit !, Leiden, Brill, "Africa-Europe Group for Interdisciplinary Studies" (n° 15), Juin 2015, XIV-364 p. ISBN : 9789004293175. Prix : 65 € (existe aussi en version électronique). Table des matières



"Cet ouvrage regroupe un éventail comprenant douze contextes de contestation. De la formation de communautés marronnes au début de la colonisation, aux mobilisations féminines en contexte autoritaire, en passant par les cultures urbaines, les cultures syndicales des femmes et des travailleurs dans les mines, les contestations pro ou contre la liberté des homosexuels, tous font prévaloir leur pouvoir de contestation de manière plurielle. La voie religieuse est un domaine où s’exerce parfois de manière violente, les protestations de populations souvent jeunes, en attente de mobilité sociale. Les guerres électorales et la constitution de milices dessinent une géographie de la violence en milieu urbain, violence qui trouve à se déplacer en milieu rural dans certaines dérives sectaires comme en témoigne l’étude sur Boko Haram."

Contributeurs :
Rémy Bazenguissa-Ganga, Raphaël Botiveau, Christophe Broqua, Michel Cahen,Thomas Fouquet, Adam Hizagi, Alcinda Honwana, Alexander Keese, Marie-Nathalie LeBlanc, Dominique Malaquais, Marie-Emmanuelle Pommerolle, Ophélie Rillon, Johanna Siméant, Benjamin Soares, Kadya Tall.