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Colloque international "Les fronts intérieurs européens : l’arrière en guerre (1914-1920)" (Pau, 19-20 novembre 2015)

Le 17 novembre 2015 à 00h53

Colloque international

Les fronts intérieurs européens
l’arrière en guerre (1914-1920)

Université de Pau et des Pays de l’Adour
19-20 novembre 2015



Programme du colloque

Argumentaire du colloque

"À quelques exceptions près, la question de l’arrière a été relativement peu mobilisée par une historiographie de la Grande Guerre longtemps assez indifférente à cet « autre front » en dépit de quelques études fondatrices. Pour la France où se concentrent la majorité des combats sur le front occidental, l’arrière correspond à la « zone de l’Intérieur » : un espace hors de la « zone des Armées », dans lequel il n’y a pas d’opérations militaires contre l’ennemi mais toutefois pris dans la logique totalisatrice de la guerre. L’arrière est donc un vaste espace relié symboliquement, politiquement, affectivement ou économiquement aux territoires, parfois occupés par l’ennemi, où se déroulent les combats. Lieu de refuge et de réparation, de deuil et de ressourcement, l’arrière participe ainsi pleinement à la guerre mais sous des modalités et des temporalités spécifiques. De fait, si la période du conflit focalise l’essentiel des interrogations selon des évolutions propres aux différents belligérants, celle de l’immédiat après-guerre est elle aussi incluse en ce qu’elle bouleverse à nouveau l’arrière par le retour des combattants, des prisonniers ou encore les nécessaires et multiples formes de reconversion à la paix.
À cet égard, si les mobilisations militaires ont été largement étudiées, les mobilisations propres aux sociétés civiles européennes traversées par la guerre constituent en revanche encore un champ à la fois très vaste et partiellement défriché. Plusieurs questionnements peuvent être envisagés, et d’abord sur la notion même « d’arrière ». Quels sont les points communs en effet entre le « front intérieur » – terme qui aurait en France progressivement remplacé celui d’arrière – le home front britannique, le fronte interno italien, voire le Heimatfront allemand ? Dans le cadre des États-empires coloniaux belligérants, comment s’articulaient l’arrière métropolitain et l’arrière colonial ? Par ailleurs, quels furent, sur ces fronts intérieurs, les formes et les espaces de mobilisations ? Dans quelle mesure le conflit redéfinit-il, par exemple, la dialectique entre identités locales et identités nationales ? Si l’arrière fait corps avec le front et se mobilise pour participer à la guerre (on a pu ainsi parler d’un « investissement martial » des sociétés civiles en guerre), n’est-il pas aussi le refuge des « embusqués » ? N’est-il pour autant touché par des formes de résistance voire d’opposition à cette guerre ? Enfin, les échanges entre avant et arrière participent-ils à la construction de cultures de guerre partagées par le plus grand nombre ?
Au-delà des représentations, il s’agira plus globalement d’analyser les pratiques et les transformations sociales ainsi que la place et le rôle de l’arrière pendant le conflit mais aussi au cours des mois suivants (démobilisations, reconstruction, etc.)."