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Université populaire du CM98 IHRF "Traites, esclavages, révolutions et émancipations" (2016-2017)

Le 22 avril 2017 à 10h28

Université populaire du CM98 IHRF
Année 2016-2017
1 Traites, esclavages, révolutions & émancipations
2 Mémoires de la traite & de l’esclavage colonial.

Amphi Turgo, escalier C, 2e étage,
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne,
17 rue de la Sorbonne, Paris 5e
Le samedi de 15h00 à 17h00



Samedi 22 avril 2017 "La première abolition et le rétablissement de l’esclavage en 1802-1803". par Frédéric RÉGENT, maître de conférences en histoire Moderne et de la Révolution
« Le 29 août 1793, l’esclavage est aboli dans la partie Nord de Saint-Domingue (actuel Haïti). Le 4 février 1794, la Convention nationale étend cette mesure à toutes les colonies françaises et accorde la citoyenneté aux anciens esclaves. Le 16 juillet 1802, Napoléon Bonaparte rétablit l’esclavage en Guadeloupe et le 17 juillet 1802, son envoyé dans l’île, le général Richepance, supprime la citoyenneté pour tous les hommes de couleur ne la laissant qu’aux hommes réputés blancs. Le but de la conférence est d’expliquer les causes de la première abolition de l’esclavage, ses modalités d’applications, les conséquences de celle-ci dans la vie quotidienne des anciens esclaves. Nous tenterons de déterminer les facteurs qui ont conduit au rétablissement de l’esclavage de 1802, en Guadeloupe, 1803 en Guyane et à l’indépendance d’Haïti, en 1804. »
Illustration représente le "Bas relief sur la tombe du général Robert, lieutenant de Richepanse (Père-Lachaise, Paris), illustrant la guerre de la Guadeloupe en mai 1802" »

Attention : en raison du plan Vigipirate, l’inscription aux séminaires (et réunions) de l’IHRF est obligatoire pour les personnes qui ne disposent pas de cartes d’étudiant ou professionnelles de Paris 1. Merci d’écrire à frederic.regent@univ-paris1.fr.

"Vous êtes cordialement invités à participer à l’une ou plusieurs des séances du module histoire de l’Université populaire du CM98, traites, esclavages, révolutions, émancipations.
L’objectif de ce module est de diffuser auprès de tous les publics les connaissances les plus pointues et les plus récentes concernant les différentes formes d’esclavage et de lutte contre celles-ci au cours de l’histoire. Les cours sont assurés par des enseignants-chercheurs de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et coordonnés par l’Institut d’Histoire de la Révolution Française (IHRF, CNRS, Université Paris 1-Panthéon-Sorbonne).
Critères d’admission : Pas d’âge requis et de niveau d’étude exigé. Pas d’inscription. Accès libre."

Cette Université populaire sera organisée en deux modules et se tiendra le samedi de 15h00 - 17h00, Salle Marc Bloch, escalier C, 2e étage, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 17 rue de la Sorbonne, Paris 5e.

Module 1 : Traites, esclavages, révolutions et émancipations

Sortir de l’esclavage : affranchissements et marronnages
Samedi 15 octobre 2016, 15h00
Frédéric Régent, Maître de conférences en Histoire. Université Paris 1 - Panthéon – Sorbonne.
Si l’esclavage est un phénomène connu avec ses violences, ses tortures, ses souffrances, les moyens pour l’esclave de devenir libres le sont moins. En effet, durant toute la période esclavagiste, des maîtres ont donné la liberté à certains esclaves. Le but de ce cours est de montrer les modalités de ces affranchissements et la vie de ce que l’on appelle les libres de couleur. Certains esclaves n’attendaient pas d’être libérés par leurs maîtres et s’enfuyaient. Si l’image d’une marron des bois ou des montagnes est la plus connue, beaucoup d’esclaves fugitifs vont vers les villes et se font passer pour des libres.

La vie des libres de couleur
Samedi 19 novembre 2016, 15h00
Frédéric Régent. Maître de conférences en Histoire. Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Les libres de couleur sont la troisième composante d’une société établie pour deux (maîtres blancs et esclaves noirs). Le cours s’intéressera à la formation de cette catégorie de la population coloniale. Il expliquera comment un esclave peut devenir libre et comment il transmet cette liberté à ses descendants. Le cours s’intéressera au mode de vie des libres de couleur qui sont majoritairement des femmes. Les libres de couleur sont victimes du préjugé de couleur, forme de ségrégation juridique qui leur confère moins de droits que les gens réputés blancs. Malgré cela, ce groupe augmente numériquement et bénéficie d’un grand dynamisme économique. Certains libres de couleur sont artisans, d’autres sont planteurs. Parmi eux certains possèdent des esclaves. Les libres de couleur obtiennent l’égalité avec les Blancs pendant la Révolution, mais la perdent avec le rétablissement du préjugé de couleur en 1802. En 1833, l’égalité est rétablie. C’est sur la base de l’existence des libres de couleur que les esclaves obtiennent la citoyenneté en 1848.

Islam et esclavage en Afrique de l’Ouest aux XVIIIe et XIXe siècles
Samedi 25 février 2017, 15h00
Jean Schmitz. Directeur de recherche à l’IRD (Institut de recherche pour le développement) - IMAF (Institut des Mondes africains)
L’actualité vient de mettre brutalement en relation le néo-djihadisme et l’esclavage à travers l’enlèvement par Boko Haram en 2014 des deux cent jeunes filles scolarisées à Chibok au Nigeria (Bornou). Cet événement fait écho à deux siècles de jihâd – XVIIIe-XIXe siècles – à l’origine d’une véritable chaîne d’États musulmans en Afrique de l’Ouest. Dans un premier temps, les imamats de la fin du XVIIe et du XVIIIe siècles en Mauritanie, Sénégambie et Guinée furent de véritables révolutions musulmanes, émancipatrices des subalternes (esclaves, castés…) concomitantes des révolutions atlantiques de la fin du XVIIIe siècle. Dans une seconde phase émergèrent plus à l’est au XIXe siècle des formations politiques de grande ampleur, l’immense califat de Sokoto (Nigeria) regroupant plus de trente émirats et l’empire al-Hâjj Umar Tal (Mali-Guinée). Or les effectifs d’esclaves rassemblés par le califat de Sokoto étaient comparables à ceux de l’Amérique du Nord et du Brésil au milieu du XIXe siècle (Lovejoy 2002).
On se demandera par quel terrible retournement ces jihâd de type expansionniste se muèrent en entreprise de capture et d’asservissements des « païens ». En réalité le succès de ces entreprises résulte de l’émancipation tronquée au sein des nouveaux États musulmans d’élites serviles, de « mamelouk » à la fois esclaves publics et guerriers libérés en capturant d’autres esclaves. Cette hypothèse permet de rendre compte à la fois de la rapidité de la conquête coloniale et du silence assourdissant qui entoure ces deux siècles de jihâd, alors que les violences du Nord Mali (AQMI) comme ceux du Bornou au Nigéria (Boko Haram) se situent à la périphérie de ces anciens États musulmans.


Samedi 22 avril 2017 "La première abolition et le rétablissement de l’esclavage en 1802-1803". par Frédéric RÉGENT, maître de conférences en histoire Moderne et de la Révolution
« Le 29 août 1793, l’esclavage est aboli dans la partie Nord de Saint-Domingue (actuel Haïti). Le 4 février 1794, la Convention nationale étend cette mesure à toutes les colonies françaises et accorde la citoyenneté aux anciens esclaves. Le 16 juillet 1802, Napoléon Bonaparte rétablit l’esclavage en Guadeloupe et le 17 juillet 1802, son envoyé dans l’île, le général Richepance, supprime la citoyenneté pour tous les hommes de couleur ne la laissant qu’aux hommes réputés blancs. Le but de la conférence est d’expliquer les causes de la première abolition de l’esclavage, ses modalités d’applications, les conséquences de celle-ci dans la vie quotidienne des anciens esclaves. Nous tenterons de déterminer les facteurs qui ont conduit au rétablissement de l’esclavage de 1802, en Guadeloupe, 1803 en Guyane et à l’indépendance d’Haïti, en 1804. »
Illustration représente le "Bas relief sur la tombe du général Robert, lieutenant de Richepanse (Père-Lachaise, Paris), illustrant la guerre de la Guadeloupe en mai 1802" »

Module 2 (décembre 2016, janvier 2017) : Mémoires de la traite et de l’esclavage colonial.

Nommer les esclaves aux Antilles françaises avant 1848
Samedi 17 décembre 2016, 15h00Séance reportée le 18 mars 2017
Vincent Cousseau. Maître de conférences à l’Université de Limoges.

Le régime mémoriel anti-colonialiste de l’esclavage colonial
Samedi 14 janvier 2017, 15h00
Johann Michel, philosophe et politiste, Professeur à l’Université de Poitiers.

Mémoire de la traite négrière en France hexagonale, l’exemple de la ville de Bordeaux
Samedi 21 janvier 2017, 15h00
François Hubert, conservateur en chef du Musée d’Aquitaine, Bordeaux.

Source de l’information :
https://ihrf.univ-paris1.fr/universite-populaire/
http://cm98.fr/evenement/libres-de-couleur-universite-populaire/