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Vient de paraître Le pari de l’école. Une histoire de l’institution scolaire en Casamance (1860-1960) de Céline Labrune Badiane aux éditions Hémisphères - Maisonneuve & Larose

Le 5 février 2022 à 19h50

Vient de paraître Le pari de l’école. Une histoire de l’institution scolaire en Casamance (1860-1960) de Céline Labrune Badiane aux éditions Hémisphères - Maisonneuve & Larose, coll. "Mers & Empires", 2022, 384 p. ISBN : 978-2377011162 Prix : 18 €.
Préface d’Ibrahima Thioub.


"La Casamance, région située au Sénégal, au sud de la Gambie et au nord de la Guinée Bissau, occupe une place singulière dans l’histoire et l’espace colonial et post-colonial sénégalais. La région de Ziguinchor, partie occidentale de la Casamance, bien que tardivement et fragilement soumise à l’ordre colonial, est aussi la plus scolarisée du Sénégal, voire de l’Afrique-
Occidentale française, à partir des années 1930 et surtout après la Seconde Guerre mondiale. Malgré le conflit indépendantiste qui y sévit depuis 1982, les taux de scolarisation y demeurent parmi les plus élevés, et l’école apparaît toujours comme le chemin privilégié de l’ascension sociale et de l’insertion professionnelle.
Pour comprendre ce qui peut sembler au premier abord paradoxal, cet ouvrage explore la longue histoire de l’école en Casamance à l’époque coloniale. Il s’attache à identifier les dynamiques politiques, économiques et sociales, à différentes échelles, qui ont conduit à l’institution de l’école en Casamance. Dans un contexte de profondes mutations, face à un
pouvoir colonial coercitif, les Casamançais n’ont pas une attitude figée face à l’institution scolaire. Ils l’intègrent à leurs pratiques sociales selon des modalités, des rythmes et des logiques multiples.
En s’appuyant sur des entretiens menés auprès des acteurs (élèves, enseignants, inspecteurs de l’enseignement) et des archives des écoles (monographies, registre matricule...), Céline Labrune Badiane restitue le point de vue et les expériences vécues de l’ensemble des élèves. L’analyse du processus de scolarisation à l’échelle locale permet de rendre compte de la
diversité et de la complexité du rapport des individus, des communautés et des groupes sociaux à l’école et plus largement à l’État colonial. Pour reprendre les termes de l’historien Jacques Revel, il s’agit d’une « histoire totale vue d’en bas »."

Céline Labrune Badiane est maîtresse de conférences en Histoire contemporaine à l’Université Assane Seck de Ziguinchor (Sénégal). Ses recherches portent sur l’histoire de l’éducation en Afrique de l’Ouest, dans une perspective d’histoire sociale, et sur les circulations des acteurs, des idées et des imaginaires dans l’Atlantique francophone contemporain, à partir de l’Afrique.
Cet ouvrage est une version remaniée et actualisée de sa thèse, soutenue à l’Université Paris VII et récompensée par le Prix Louis Cros. Elle est, avec Étienne Smith (Sciences-Po Bordeaux) l’auteure d’un ouvrage sur la production des savoirs par les instituteurs africains en Afrique Occidentale Française, Les Hussards noirs de la colonie. Instituteurs et Petites patries (Karthala, 2018).