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N° 412-413 "Guerres et traites françaises aux côtes d’Afrique. De la Révolution à Napoléon (deuxième partie)" (décembre 2021)
Le 19 janvier 2022 à 16h41
Une étude exceptionnelle d’Éric Saugera (avec une préface pour †Marcel Dorigny).
Numéro disponible en ligne sur Cairn.info
Guerres et traites françaises aux côtes d’Afrique. De la Révolution à Napoléon. Deuxième partie
"La Société française d’histoire des outre-mers publie dans ce numéro de sa revue un travail exceptionnel d’Éric Saugera. Il s’agit de la deuxième partie du Répertoire des expéditions françaises aux côtes d’Afrique sous la Première République et l’Empire (1794-1814), qui fait suite à la première partie publiée dans le n° 408-409 de décembre 2020. Fruit de très longues années de recherches dans de nombreux dépôts d’archives européens et américains, ce Répertoire, désormais complet, comble une lacune dans la longue histoire de la traite négrière française.
Contrairement à une idée reçue la Révolution Française n’a pas aboli légalement la traite négrière : l’abolition de l’esclavage votée le 4 février 1794 n’évoquait pas la traite et pour les contemporains
abolir l’esclavage entraînait implicitement la fin de la traite. La seule mesure législative de la période révolutionnaire concernant la traite fut le décret du 27 juillet 1793 qui supprimait les primes versées
depuis l’Ancien Régime aux négociants pour encourager la traite nationale.
Ainsi sous la Révolution la traite n’a jamais été interdite légalement, mais le contexte international la rendit impossible à plusieurs reprises : dès la rupture de la paix d’Amiens en mai 1803 la guerre
sur mer avec l’Angleterre empêcha la traite française de continuer à exister. Cette traite française, si elle n’a pas cessé entre 1794 et 1814, a donc traversé des périodes de très faible activité, sui-
vie de reprises brutales dès que la perspective d’une paix sur mer s’annonçait, et ce fut le cas en 1802 et 1803. Les navires partis des ports français à la côte d’Afrique dès 1801 expédièrent des marchandises d’abord destinées à l’achat de la gomme Sénégal. Ces marchandises de traite, qu’on échangea aussi bien contre les captifs après le rétablissement de l’esclavage en mai 1802, partaient des mêmes ports, avec les mêmes capitaines et armateurs. Éric Saugera retrace, port par port, navire par navire, voyage par voyage, ce grand commerce d’êtres humains et de marchandises,
autant que les archives dispersées entre de nombreux centres de conservation le permettent aujourd’hui.
Une troisième partie de ce travail, consacrée cette fois aux navires négriers ennemis pris par la Marine française à la même époque, sera publiée dans un prochain numéro de notre revue."